Versus
Cher
lecteur, je vais aujourd’hui vous parler du spectacle Versus de Rodrigo
Garcia.
Avertissement :
si vous avez vu et « aimé » (si on peut appeler ça
« aimer ») ce spectacle, merci de bien vouloir passer votre chemin et
ne pas tenir compte de mes propos, sous peine de vous énerver contre votre
ordinateur…
Ce
dimanche pluvieux je n’avais qu’une envie : rester au chaud à la
maison ; mais le théâtre m’appelait et je devais me rendre au Théâtre du
Rond Point à Paris.
J’arrive dans le hall en courant, de peur
d’être en retard, vais chercher ma place, puis m’installe. Je suis placée au fond vers la gauche mais les sièges
étant surélevés j’ai une bonne vu sur
toute la scène. Des images de fœtus sont
projetées dans le fond de scène, la scénographie est décousue, on se croirait
dans un appartement en colocation, avec un « tapi de livre » au centre ;
le ton est donné, c’est bien une pièce contemporaine qui s’apprête à se jouer
devant mes yeux.
La pièce commence, des comédiens arrivent
et nous parlent –à nous, public- du gâchis de certains « gosses » de
chaque pays quand ils mangent une pizza…Réalité ou fiction ? Les comédiens
ne jouent pas, c’est bien « eux » qui nous parlent. Leur petit sketch
me fait doucement rire…ne gâche t’il pas eux-mêmes les pizzas qu’ils
jettent ? Paradoxe entre « faites ce que je dis, mais ne faites pas
ce que je fais », je n’apprécie pas le côté « donneur de leçon »
de cette première scène, même placé sous le trait de l’humour.
La suite ne va pas non plus m’enchanter,
commence alors un grand pèle mêle de n’importe quoi : un groupe de filles« punk
garage » joue une musique violente pour donner une énergie qui -selon moi-
est totalement superficielle.
Les scènes se suivent, du violent, du
subversif, du pseudo-intellectuel, du choquant pour choquer…Je retrouve le
problème qu’ont certains artistes contemporains : intellectualiser n’importe
quoi sous prétexte de faire de « l’art », ici faire couler une glace
au chocolat à l’aide d’un sèche-cheveux…pour parler de quoi ? Du temps
qu’il passe ?de la fonte des glaces ?du climat ?quelque chose
m’a échappé ?
Tout est fait pour choquer, on a le droit
au thème « pipi-caca » scatophile qui revient plusieurs fois, avec en
prime des images porno-scatophiles…un pur bonheur vous dis-je… Alors, bien
évidemment en cherchant bien, on trouve une logique : est-ce que les sentiments
ont leur place dans l’amour ? L’amour n’est-il qu’un assouvissement
physique primaire ?
Et mettre un lapin
dans un micro-onde, vous l’interprétez comment ?
On
retrouve également des thèmes comme « l’amour »
« la mort » « les mots » (très originale bien évidemment).
Ce
mêle à tout cela quelques belles trouvailles :
-un
homme se fait scotcher la tête de livre, sa tête grossit, grossit…comment respire
t-il ? Jolie métaphore sur la culture et ces livres qui envahissent nos
cerveaux.
-deux
amis discutent autour d’un plat de spaghetti, des bouts de « leçons »
de « proverbes » de « phrases philosophiques » sont inscrits sur chaque pâte. Moment touchant
et drôle sur une chose simple (manger un plat de pâte) et une discussion
surréaliste.
Après ces deux scènes, je me raccrochais à
l’espoir d’une continuité, quelque chose qui m’empêcherait de partir en courant…
(ce que certains spectateurs ont eu le courage (ou la lâcheté) de faire)
Bref
je me suis forcée à intellectualiser tout et rien (surtout rien) durant presque
2h…Je ne suis peut être pas assez intelligente, on est vraisemblablement dans
un théâtre dit « nouvelle-vague » « intellectuel » « contemporain »
…encore beaucoup de mot pour pas grand-chose.
Il
faut tout de même souligner le travail des comédiens qui offrent presque leur
vie à Rodrigo Garcia ; je pense notamment à une comédienne « étouffée »
et presque « noyée », scène difficilement soutenable pour le
spectateur, j’imagine donc le calvaire qu’elle a enduré…
Le
tout reste pour moi surfait, pseudo-intellectuel, choquant pour choquer...
Et
le pire, cher lecteur, c’est que ce sont nos impôts qui y passent… Je suis
sortie sans applaudir, avec le rouge aux joues, une colère grandissante, et le
sentiment d’avoir perdu un dimanche et 10€…
Maintenant
à vous de juger.
Angie_D